2010/06/22

Saint Médard


Saint Médard a vécu au VIème siècle (v. 480-v. 560). Issu d'une famille aisée, il est né à Salency près de Noyon (Oise) d'un père franc et d'une mère gallo-romaine. Très tôt son entourage admire sa générosité et son respect de Dieu. Enfant, pendant qu'il gardait les chevaux de son père, la pluie se mit à tomber et un aigle vint le protéger de ses ailes. Cet épisode de sa vie est à l'origine du dicton : "Quand il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard...."

Confié par ses parents à l'évêque de Saint-Quentin, Médard est ordonné prêtre puis il devient évêque de Noyon et de Tournai. Il soutient Radegonde, l'épouse du roi Clotaire, contre la cruauté de son mari qui finalement l'autorise à se consacrer à Dieu.

Saint Médard, vénéré par ses contemporains, a été enterré à Soissons à la demande du roi Clotaire. Une abbaye, qui eut un grand rayonnement, fut édifiée, au Moyen-âge, l'institution de la rosière, jeune fille méritante que l'on couronne de roses et à qui l'on offre une dot.

On peut voir dans la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Médard à Paris, une toile de Louis Dupré représentant « Saint-Médard couronnant la première rosière ».

Paroisse Saint Médard
141, rue Mouffetard, 5ème arr.

2010/06/16

Léon Harmel


Un patron d'entreprise sur le chemin de la béatification.

Ayant hérité de son père la filature du Val-des-Bois près de Reims, Léon Harmel (1829-1915) entreprend de faire de son usine une sorte de communauté chrétienne où les ouvriers dirigent eux-mêmes un ensemble d'œuvres sociales : mutuelle scolaire, enseignement ménager, cité ouvrière... Il institue, en 1883, la participation des travailleurs à la direction et au maintien de la discipline dans l'entreprise. De plus, une caisse de famille, gérée par une commission ouvrière, est chargée d'attribuer des subventions en argent ou en nature.

Plus marquée par une sorte de « familialisme » que par le paternalisme (même si on l'a surnommé le Bon Père), l'action de Léon Harmel s'inspire du catholicisme social, notamment de l'Œuvre des Cercles de La Tour du Pin et d'Albert de Mun. Condamnant le libéralisme économique qui laisse l'ouvrier sans protection face au capital, Léon Harmel et les membres des Cercles veulent d'abord apporter la sécurité morale et matérielle aux travailleurs au sein de « corporations » chrétiennes, sociétés religieuses et économiques formées librement par les patrons et les ouvriers.

Très proche de Léon XIII, Léon Harmel emmène à Rome des « pèlerinages de la France ouvrière » rassemblant des milliers d’ouvriers.

Ses méthodes pour unir le patronat, les ouvriers et l’Eglise n’ont cependant pas complètement réussi : Léon Harmel a connu de nombreuses oppositions, mais malgré ses insuffisances, il reste un pionnier des Mouvements Chrétiens Sociaux.

Institut Politique Léon Harmel
176 rue du Temple, 3ème arr.

2010/06/08

Bienheureux Jerzy Popiełuszko


Le prêtre polonais Jerzy Popiełuszko (1947-1984), ami de Lech Walesa et proche de Jean-Paul II, assassiné à 37 ans, fut notamment l'aumônier des ouvriers du syndicat « Solidarnosc » à Varsovie. Reconnu martyr par le pape Benoît XVI en décembre dernier, il a été béatifié le 6 juin 2010 à Varsovie, lors d'une grand-messe devant près de 150.000 fidèles. L’émotion sur la place Pilsudski est montée d’un cran lorsque la mère du désormais bienheureux a animé une prière : une petite dame habillée de noir à la voix tremblante et cassée qui fêtait ses 100 ans il y a à peine une semaine...

Le procès en béatification du prêtre martyr polonais a débuté en 2001. Le pape a approuvé le 19 décembre dernier sa béatification, dernière étape avant la canonisation. Etant donné que le prêtre est un martyr, un miracle n'est pas requis pour qu'il soit béatifié et devienne bienheureux. En revanche, pour être canonisé et devenir saint, un miracle devra lui être attribué par la congrégation pour la cause des saints qui instruit ces dossiers au Vatican.

Le père Popiełuszko symbolise aux yeux des Polonais la lutte commune de l'opposition démocratique et de l'Eglise catholique contre un régime totalitaire. Il fut aumônier du syndicat de Lech Walesa et vicaire de la paroisse Saint-Stanislas de Varsovie. Ses "messes pour la patrie", célébrées après le coup de force du général Wojciech Jaruzelski contre Solidarité en décembre 1981, rassemblaient des milliers de fidèles, suscitant la fureur du pouvoir communiste. Considéré comme « dangereux », l'ecclésiastique fut enlevé par trois officiers de la police politique (SB) le 19 octobre 1984. Ses ravisseurs l'ont torturé à mort avant de le jeter dans les eaux de la Vistule, à 120 km au nord de Varsovie. A l'issue d'un procès retentissant, trois policiers auteurs du crime ont été condamnés en 1985 à de lourdes peines de prison. Mais leurs commanditaires n'ont jamais été identifiés.

A Issy-les-Moulineaux, dans le parc de l'Abbé Derry, se trouve une statue du Père Popiełuszko.

2010/06/01

Pedro Meca

Depuis 40 ans, Pedro Meca, prêtre dominicain d’origine basque, arpente les rues, la nuit, à la rencontre des personnes qui y vivent.

« Que de soirs pour un seul matin », dit le poète Henri Michaux. Cette phrase, Pedro Meca l'a gravée dans sa mémoire. Né en 1935 au Pays Basque Espagnol, il arrive en France à l'âge de 17 ans. Il a un parcours iconoclaste : contrebandier, prêtre dominicain, militant politique, en lutte contre le régime franquiste, éducateur et écrivain. Mais Pedro est avant tout un homme révolté, en guerre contre toutes les exclusions. Ces ghettos où nous vivons tous, ce sida social qu'est l'isolement et le non lieu. « Il n'y a pas un côté ici et un autre là-bas, il n'y a pas le dedans et le dehors, la société et l'exclusion, les inclus et les exclus : nous sommes tous dans le même bateau …avec des classes et des conditions différentes. »

Depuis plus de 20 ans, il est aux côtés des marginaux. Avec l'association des compagnons de la nuit, composée de travailleurs sociaux et de bénévoles, il a créé en 1992 un lieu étrange : « la moquette ». Ce n'est pas un hébergement, on ne reçoit pas d'argent ni de repas. La moquette a pour vocation de créer un lieu, de casser l'isolement. Elle accueille sans distinction les SDF (sans domicile fixe) et les ADF (avec domicile fixe). Des activités sont proposées : ateliers d'écriture, conférences débats, rencontres avec des artistes, fêtes et anniversaires. Mais le plus de ce lieu, c'est la non catégorisation. Monique Culon (éducatrice) dit : « Ici, on cherche à faire cohabiter tout le monde. Quelle que soit la personne qui rentre, elle a sa place. La moquette n'appartient ni aux SDF, ni aux ADF. C'est un lieu pour tous. » Espace de rencontre et d'échange, la moquette est une transition, une trêve pour ces « nuitards » qui revendiquent le droit de ne pas dormir et d'avoir un espace pour être autrement.

Les compagnons de la nuit, la moquette
15 rue Gay Lussac, 5ème arr.