2011/03/04

Cardinal Jean Baptiste de Belloy


D'un esprit modéré, Jean Baptiste de Belloy, né à Morangles, le 9 octobre 1709 fut un des évêques qui facilitèrent la conclusion du Concordat.

Le diocèse de Marseille ayant été supprimé par la Constitution civile du clergé (1790), Mgr de Belloy se retira dans sa famille jusqu’à la fin de la Révolution. Il fut le premier des évêques d’Ancien Régime à donner sa démission lorsque Pie VII la demanda après la signature du Concordat. Son caractère accommodant le fit choisir comme nouvel archevêque de Paris en 1802.

Il s’attacha à la réorganisation du diocèse : circonscriptions paroissiales, nominations des curés, réouverture des lieux de culte, visites pastorales. Il chercha une réconciliation entre prêtres insermentés et anciens constitutionnels (exigeant cependant de ces derniers une rétractation).

Après la période si difficile de la Révolution, la bonté, le désir de paix, l'action pacifiante de ce prélat furent très bénéfiques pour l'Église de France.


À sa mort le 10 juin 1808, à 98 ans, le cardinal de Belloy avait passé soixante-quinze ans dans le saint ministère pour l'édification de tous et à la satisfaction évidente de Napoléon aussi bien que de Pie VII, alors pourtant engagés dans une lutte acharnée. Il fut enterré à Notre-Dame, où le monument que Napoléon fit ériger en son honneur, œuvre de Louis-Pierre Deseine, est un des plus beaux de la cathédrale.

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité

2011/03/03

Frère Christophe Lebreton

Christophe Lebreton (1950-1996) fut moine au monastère de Tibhirine, dans l'Atlas algérien. Poète, il définissait sa communauté comme "une maison dans la Maison de l'islam, une petite chambre d'ami ouvrant sur l'Intérieur qui nous unit."

Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, il fut enlevé avec six autres de ses frères par un groupe armé, puis exécuté le 21 mai, à l'âge de 45 ans. D'une lucidité aux antipodes de la naïveté, Christophe Lebreton analyse la violence qui secoue l'Algérie comme un mal universel : "ils ne savent pas ce qu'ils font."
Dès son arrivée en 1988, il écrit qu'à vue humaine "il n'y a pas d'avenir" pour sa communauté. Il mesure courageusement le risque encouru par sa présence "jusqu'à l'extrême" et choisit délibérément de continuer avec ses frères la vie de travail, de prière et d'hospitalité.


Profondément attaché au peuple algérien, soucieux de son frère musulman et chantre du dialogue interreligieux, frère Christophe Lebreton ira, à l’instar de ses frères trappistes, jusqu’au bout, non pas du sacrifice mais du don de soi dans l’amour de l’Autre.

Le film "Des hommes et des dieux" réalisé par Xavier Beauvois met en scène les trois dernières années de la vie de ces sept moines trappistes du prieuré Notre-Dame de l'Atlas à Tibhirine, jusqu'à leur enlèvement, en 1996. Il a obtenu, le 25 février 2011, le César du meilleur film pour l'année 2010.


Le 27 mars 1996, apprenant l'enlèvement des sept moines trappistes, le cardinal-archevêque de Paris, Mgr Jean-Marie Lustiger avait allumé sept cierges à la cathédrale Notre-Dame de Paris. A l'annonce de leur mort, il les avait éteints, lors d'un office religieux où il avait annoncé que l'"on ne peut pas tuer au nom de Dieu" et qu'au "nom de Dieu il faut respecter la vie". Mais, lors du dimanche de la Pentecôte, il les a rallumés estimant que "l'amour pour lequel ils ont vécu est plus fort que la haine".