2011/07/20

Saint Maximilien Kolbe

Le père Maximilien Kolbe (1894-1941) est une grande figure franciscaine contemporaine.

La Pologne est vaincue et occupée. Le 17 février 1941, le père Maximilien Kolbe est arrêté par la Gestapo, et emprisonné dans le Pawiak de Varsovie. Le 28 mai, dans un train bondé de prisonniers, le père Kolbe arrive au camp de concentration d'Oswiecim (Auschwitz) et se voit attribuer le matricule 16670.

En juillet 1941, un homme disparaît dans le bloc 14, où se trouve le père Kolbe. Aussitôt, les nazis sélectionnent dix hommes de la même baraque et les condamnent à mourir de faim et de soif, afin de décourager les tentatives d'évasion.

Le père Kolbe se porte volontaire pour remplacer le sergent polonais Franciszek Gajowniczek, père de famille. Les nazis consentent à la substitution. Les dix prisonniers sont enfermés dans un bunker souterrain du camp à peine éclairé par des ouvertures étroites. Bien que la faim et la soif poussent les condamnés à la folie de s'entretuer après quelques jours seulement, le père Maximilien Kolbe réussit à faire régner le calme et la piété entre ses compagnons de cette tragédie au moyen de prières et d'oraisons. Après deux semaines de famine, seul le père Kolbe qui a soutenu et vu mourir tous ses compagnons, est encore miraculeusement en vie. La place venant à manquer, il est exécuté d'une injection de phénol dans le bras. Son corps est brûlé dans un four crématoire le 15 août.

Franciszek Gajowniczek qui survit à la captivité, assistera à Rome, à la canonisation comme martyr du père Kolbe, par le pape Jean-Paul II, le 10 octobre 1982.

Le groupe Maximilien Kolbe de la paroisse Notre-Dame de Lorette (9ème arr.) réunit des paroissiens qui visitent des détenus à la prison de la Santé, participent à la messe dominicale sur place ou encore apportent des cadeaux au moment de Noël.

2011/07/18

Frère Christian de Chergé

Formé au séminaire des Carmes et ordonné prêtre (1964), Christian de Chergé discerne en lui une vocation monastique : après quelques années au Sacré-Cœur de Montmartre, Christian entre au monastère d’Aiguebelle, puis rejoint en Algérie la petite communauté trappiste de Tibhirine (1971).

En 1996, Christian de Chergé est assassiné avec six de ses frères. Il laisse notamment un étonnant et magnifique testament spirituel dans lequel il pardonne à ses bourreaux :
« S’il m’arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd’hui - d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays [...] Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais, oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé pour toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. »



Dans Des hommes et des dieux, César du meilleur film le 25 février 2011, Lambert Wilson s'est investi avec intensité dans le personnage de frère Christian, le prieur martyr de la communauté des moines de Tibhirine, rôle qui a profondément marqué l'acteur : ''Frère Christian de Chergé continue de m'accompagner''.

La pièce qui fût sa chambre au Séminaire des Carmes a été réaménagée en lieu de mémoire et de prière. Ni musée, ni oratoire, cette cellule nous convie à faire mémoire de la vie d’un homme de paix. Avant de pénétrer dans sa cellule, une galerie évoque l’itinéraire personnel et communautaire de frère Christian. En entrant dans la cellule, le paysage de Tibhirine nous plonge dans l’immensité de la terre d’Algérie, terre d’Islam à laquelle les frères trappistes sont restés attachés jusqu’au don de leur vie. La reproduction du testament de frère Christian – écrit après une incursion du G.I.A. au monastère – témoigne de la profondeur de son expérience spirituelle et prophétique.

Séminaire des Carmes
21, rue d'Assas – 6ème arr.

2011/07/07

Madeleine Delbrêl

Madeleine Delbrêl (1904-1964) est née à Mussidan (Dordogne) dans une famille indifférente à la religion. Elle est la fille unique d'un couple mal assorti : son père d'origine ouvrière devient cadre aux chemins de fer; sa mère est issue d'une famille d'origine bourgeoise. Elle a une enfance itinérante au gré des mutations professionnelles de son père.
À l'âge de dix-sept ans, sa profession d'athéisme est radicale et profonde mais, en trois ans, suite à la rencontre d'un groupe d'amis chrétiens et à l'entrée chez les dominicains du garçon qu'elle aimait, elle prend en considération la possibilité de Dieu. Cette démarche, qu'elle fonde sur la prière et la réflexion aboutit à la foi vers l'âge de vingt ans.
Assistante sociale très active, elle travaille dans la banlieue ouvrière, à Ivry-sur-Seine, où œuvre une municipalité communiste. Elle se confronte alors avec l'athéisme marxiste, n'hésitant pas, à contre-courant, à annoncer l'Évangile. En matière de travail social, elle rappelle la nécessité de développer des actions collectives en vue de faire évoluer les politiques sociales. Elle écrira en 1937 : « Il est peut-être plus touchant de visiter, dans sa journée, cinq ou dix familles nombreuses, de leur obtenir à grand renfort de démarche telle ou tel secours ; il serait sans doute moins touchant mais plus utile, de préparer le chemin à tel texte légal qui améliorerait l’état familial toutes les familles nombreuses connues ou inconnues de nous. »

Ses écrits manifestent des talents poétiques et surtout une profonde vie mystique. Elle est pour certains l'une des personnalités spirituelles les plus importantes du XXe siècle. La cause en béatification de Madeleine Delbrêl a été introduite à Rome en 1990 par Monseigneur François Frétellière, ancien évêque de Créteil. Le postulateur est le père Jean Guéguen.

La visite de sa maison de Madeleine Delbrêl à Ivry-sur-Seine permet de découvrir ou de mieux connaître cette femme étonnante, notamment avec des archives inédites sur sa vie.

Association des Amis de Madeleine Delbrêl
11 rue Raspail
94200 Ivry-sur-Seine

2011/07/04

Jean Vanier

Fils de Georges Vanier, Gouverneur général du Canada, et de Pauline Vanier née Archer, Jean Vanier, né le 10 septembre 1928 à Genève (Suisse) effectuera la plus grande partie de sa scolarité en Angleterre où il vit avec sa famille jusqu'au début de la guerre 39-45, au moment où ses parents le rapatrient au Canada avec ses quatre frères et sa sœur. Il devient officier de marine, dans la Royal Navy en Angleterre, puis dans la Marine royale canadienne.

Démissionnaire en 1950, il passe un doctorat de philosophie à l'Institut catholique de Paris.
La première rencontre de Jean Vanier avec des personnes handicapées mentales a lieu en 1963 à l'asile psychiatrique de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux dans le sud de la banlieue parisienne. C’est là qu’il fait la connaissance de Raphaël Simi et de Philippe Seux. Les conditions de vie y sont très difficiles. Touché par ces personnes, il décide alors de tenter l’expérience de vivre avec elles à Trosly-Breuil.


Début août 1964, en lien avec le père Thomas Philippe, il fonde ainsi L’Arche, association pour accueillir des personnes ayant un handicap mental. L'Arche est aujourd'hui présente dans le monde entier avec plus de cent communautés.

Jean Vanier fonde en 1968 l'association "Foi et Partage", puis "Foi et lumière". En 2000, il est aussi à l'origine de la création de l'association Intercordia qui encourage des étudiants universitaires à vivre une expérience inter-culturelle parmi les personnes pauvres et marginalisées dans les pays en voie de développement.
Jusqu’à aujourd’hui, Jean Vanier, continue à donner ses conférences et à mener des retraites autour du monde.

Fédération de L'Arche en France
12 rue Copreaux, 15ème arr.

2011/06/30

Père Jean-Joseph Lataste

Le pape Benoît XVI a signé le lundi 27 juin 2011 le décret de béatification d'un dominicain français du XIXème siècle, Jean-Joseph Lataste (1832-1869), qui avait œuvré à la fondation d'un ordre féminin novateur, accueillant les femmes à leur sortie de prison.

Lors d’une audience accordée au cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, Benoît XVI a autorisé la prochaine béatification de ce prêtre, Jean-Joseph Lataste, de son vrai nom Alcide Lataste, fondateur en 1866 des Sœurs dominicaines de Béthanie.

Le père Lataste avait œuvré, en dépit des préjugés et des résistances dans l'Eglise, à la création de cette congrégation dominicaine qui accueillait les femmes détenues en fin de peine. Il voulait que, dans les couvents où elles étaient accueillies, ces femmes puissent devenir religieuses, et qu'il n'y ait aucune différence entre elles et les autres sœurs.
La nouvelle congrégation s'implanta d'abord à Montferrand dans le diocèse de Besançon en 1866. Elle existe aujourd'hui en France, en Italie et en Suisse.

Né à Cadillac-sur-Garonne le 5 septembre 1832, Jean-Joseph Lataste est mort à Frasne-le-Château en Haute-Saône à l'âge de 37 ans, le 10 mars 1869.

La Maison généralice des Dominicaines de Béthanie, Communauté d’une douzaine de sœurs est située à située à 40km de Paris, dans l’Essonne.


Dominicaines de Béthanie
1, route de Guillerville
91910 Saint Sulpice de Favières


2011/06/22

Louis-Ernest Dubois

Né le 1er septembre 1856 à Saint Calais(Sarthe), homme de réconciliation, Louis-Ernest Dubois fut après la Grande Guerre, l’un des artisans du rapprochement avec le gouvernement. Il représenta la France en Orient (1920), en Pologne (1924), au Congrès Eucharistique de Chicago et au Canada (1926), à Vienne (1928).

En 1920, le pape le nomma archevêque de Paris.
Il prit une grande part aux négociations qui aboutirent en 1924 à la création des "Associations diocésaines" indispensables après la Séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Il encouragea le scoutisme catholique, la J.O.C., le syndicalisme chrétien. En 1926, il représenta le pape en tant que légat au congrès marial national de Chartres.

Il souffrit beaucoup à la fin de sa vie, de maladie, mais aussi de l’acharnement contre lui des partisans de l’Action Française.

Il mourut le 23 septembre 1929 à Paris et fut enterré dans la crypte de Notre-Dame, avec son gisant à l'arrière du chœur.

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité


2011/06/21

Saint Antoine-Marie Claret

Né en 1807 au petit village de Sallent en Catalogne, Antoine-Marie Claret apprend d’abord le métier de tisserand à l’exemple de son père et se montra un modèle de piété pour ses camarades ouvriers. Ses dons intellectuels facilitent son orientation vers le séminaire et le sacerdoce.

Après un essai en chartreuse et chez les Jésuites, il exerce son ministère en région rurale, et là, il se lance dans les missions populaires et dans l’apostolat par la presse dont il est l’un des pionniers. Il crée pour son apostolat la Congrégation des Missionnaires de Cœur Immaculé de Marie, ou Clarétins. Sa réussite exceptionnelle lui vaut d’être remarqué par Pie IX qui le fait ordonner évêque pour la ville de Santiago de Cuba. Au delà de l’océan, il poursuit le même genre d’activités avec autant de succès et non moins d’épreuves, échappant même à un attentat sanglant. Il imprime et distribue images et brochures, prend la défense des esclaves, condamne les exactions des grands propriétaires. Puis il est rappelé dans sa patrie pour être confesseur de la Reine d’Espagne Isabelle II.

Banni par la Révolution de 1868, il vient finir ses jours à l’abbaye cistercienne de Fontfroide dans l’Aude, où il meurt le 24 octobre 1870.

Antoine-Marie Claret a été béatifié en 1934 par le Pape Pie XI et canonisé en 1950 par le Pape Pie XII.


Congrégation clarétaine
51 bis, rue de la pompe, 16ème arr.

2011/06/20

Sœur Marguerite Rutan

Née à Metz (Lorraine) en 1736, Marguerite Rutan est d'une famille très modeste, de quinze enfants. Elle entre en 1757 chez les Filles de la Charité à Paris. Religieuse à Pau, elle arrive à Dax en 1779. L’évêque de l’époque avait réuni les hôpitaux de Dax en un seul : celui du Saint-Esprit au Bas-Sablar et celui de Saint-Eutrope. Les constructions étaient à peine terminées et Sœur Rutan aménage les services, fait construire la chapelle et crée des classes, pour les garçons et les filles.

Durant la Terreur, les religieuses de l’hôpital sont emprisonnées au couvent des Carmes. Le palais épiscopal est devenu siège du tribunal révolutionnaire qui condamne Sœur Marguerite Rutan à mort. Elle est guillotinée le 20 germinal an II (9 avril 1794), avec un prêtre, Jean Eutrope Lannelongue. Le prêtre fut exécuté le premier, sous les yeux de Sœur Rutan, leurs corps furent jetés dans une fosse commune au cimetière des Capucins.

Plus de 5000 personnes ont participé le dimanche 19 juin 2011 à la cérémonie de béatification de Sœur Marguerite Rutan.
Cette célébration eucharistique a été présidée par le cardinal Angelo Amato, envoyé spécial du Pape Benoît XVI et préfet de la Congrégation pour les causes des Saints.

Compagnie des Filles de la Charité
140, rue du Bac, 7ème arr.
M° Sèvre-Babylone

2011/06/17

Jeanne d’Arc

En 1429, la France occupée est administrée par le duc de Bedford. Paris est aux mains des Bourguignons, alliés des Anglais. Arrivée avec une petite troupe le 6 septembre au nord de Paris, Jeanne d'Arc s'est mise en tête d'enlever la ville et d'y faire entrer le roi de France Charles VII, récemment sacré à Reims.




Le 8 septembre, malgré des avis contraires, elle monte à l'assaut, avec ses gens, à la porte Saint-Honoré (actuellement sur le boulevard de l'Opéra). Après avoir franchi le premier fossé, les assaillants sont repoussés. Jeanne d'Arc est blessée à la cuisse, mais cherche à continuer le combat. Dans la ville, l'affolement gagne. Peu après, pris de lassitude, les capitaines français donnent l'ordre de repli vers la Chapelle. Jeanne restait persuadée de réussir l'assaut le lendemain tandis que, dans Paris, le parti des Armagnac relevait la tête. Mais, le lendemain, arriva l'ordre du roi de ramener toutes les troupes et la Pucelle à Saint-Denis...

Saint-Denys-de-la-Chapelle est l'une des plus anciennes églises de Paris. On y garde le souvenir de Jeanne d’Arc qui y a passé une nuit en prière avant de se lancer à l’assaut de Paris tenu par les Anglais.

Saint-Denys-de-la-Chapelle et Sainte-Jeanne d’Arc
16 rue la Chapelle, 18ème arr.
M° Marx-Dormoy


2011/06/16

Coluche

Connu comme comique, Coluche ou de son vrai nom Michel Gérard Joseph Colucci (1944-1986) est également le fondateur des Restos du Cœur.

Le 26 septembre1985, il lance l'idée des Restos du Cœur sur Europe 1, en déclarant : "J'ai une petite idée comme ça, si des fois y'a des marques qui m'entendent, je ferai un peu de pub tous les jours. Si y'a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite qu'on pourrait commencer par faire à Paris et puis qu'on étalerait dans les grandes villes de France". Les premiers restos ouvrent le 22 décembre 1985. L'objectif est d'offrir 200 000 repas par jour. Ce premier hiver, il sera distribué 8,5 millions de repas.

Le meilleur moteur qu'il peut offrir aux Restos, c'est sa propre image et celle de ses amis. En un hiver, il constitue autour de son idée une bande d'Enfoirés.


Issu d'un milieu défavorisé (« Je ne suis pas un nouveau riche, je suis un ancien pauvre »), Coluche a pris conscience de grosses défaillances dans l'entraide française envers les plus démunis, cette association étant là pour pallier les carences. Celle-ci, qui ne devait durer qu'un temps, est toujours active. Il est également à l'origine d'une loi (dite « Loi Coluche »), votée en 1988, qui permet à un donateur à des organismes d’aide aux personnes en difficulté de déduire une partie de son don de ses impôts.

La ville de Montrouge, aux portes de Paris, a rendu hommage à Coluche en installant à deux pas de sa maison d’enfance une sculpture, en forme de salopette en bronze grandeur nature qui trône désormais place de la Libération. Le vêtement est vide, pour symboliser l'absence de Coluche.

Coluche est enterré de l’autre côté du périphérique au cimetière municipal.

2011/04/27

Victor Schœlcher

Né en 1804 à Paris, Victor Schœlcher est d'origine alsacienne. En 1830, son père, fabriquant de porcelaine réputé, l'envoie prospecter le marché américain, mais aussi souhaite l'éloigner des milieux républicains qu'il fréquente. Il visite le Mexique, les États-Unis d'Amérique, les Antilles… et découvre la réalité de l'esclavage. Au retour, il publie dans La revue de Paris, sa première prise de position anti-esclavagiste.

Plus tard, devenu sous-secrétaire d'Etat à la Marine dans le gouvernement provisoire de la toute jeune IIe république, Victor Schœlcher fait adopter, le 27 avril 1848, cinquante-quatre ans après une première tentative avortée, le fameux décret d’abolition de l’esclavage sur toutes les terres françaises, rendant la liberté à 260 000 esclaves. La nouvelle arrive quelques semaines plus tard dans les coloniesVictor Schœlcher est ensuite député de la Martinique, avant de s'exiler en Angleterre à cause de ses idées républicaines. Il est de retour en France en 1870 et participe à la Commune. Il redevient député puis sénateur. Victor Schœlcher est mort, le 25 décembre 1893, à l'âge de 89 ans, à Houilles.

Enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise, ses cendres (en même temps que celles de son père dont on ne voulut pas le séparer) ont été transférées par décision de l'Assemblée nationale et du Président du Conseil de la République, Gaston Monnerville, au Panthéon, le 20 mai 1949, en même temps que celles du Guyanais Félix Éboué (premier noir à y être inhumé).


2011/03/04

Cardinal Jean Baptiste de Belloy


D'un esprit modéré, Jean Baptiste de Belloy, né à Morangles, le 9 octobre 1709 fut un des évêques qui facilitèrent la conclusion du Concordat.

Le diocèse de Marseille ayant été supprimé par la Constitution civile du clergé (1790), Mgr de Belloy se retira dans sa famille jusqu’à la fin de la Révolution. Il fut le premier des évêques d’Ancien Régime à donner sa démission lorsque Pie VII la demanda après la signature du Concordat. Son caractère accommodant le fit choisir comme nouvel archevêque de Paris en 1802.

Il s’attacha à la réorganisation du diocèse : circonscriptions paroissiales, nominations des curés, réouverture des lieux de culte, visites pastorales. Il chercha une réconciliation entre prêtres insermentés et anciens constitutionnels (exigeant cependant de ces derniers une rétractation).

Après la période si difficile de la Révolution, la bonté, le désir de paix, l'action pacifiante de ce prélat furent très bénéfiques pour l'Église de France.


À sa mort le 10 juin 1808, à 98 ans, le cardinal de Belloy avait passé soixante-quinze ans dans le saint ministère pour l'édification de tous et à la satisfaction évidente de Napoléon aussi bien que de Pie VII, alors pourtant engagés dans une lutte acharnée. Il fut enterré à Notre-Dame, où le monument que Napoléon fit ériger en son honneur, œuvre de Louis-Pierre Deseine, est un des plus beaux de la cathédrale.

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité

2011/03/03

Frère Christophe Lebreton

Christophe Lebreton (1950-1996) fut moine au monastère de Tibhirine, dans l'Atlas algérien. Poète, il définissait sa communauté comme "une maison dans la Maison de l'islam, une petite chambre d'ami ouvrant sur l'Intérieur qui nous unit."

Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, il fut enlevé avec six autres de ses frères par un groupe armé, puis exécuté le 21 mai, à l'âge de 45 ans. D'une lucidité aux antipodes de la naïveté, Christophe Lebreton analyse la violence qui secoue l'Algérie comme un mal universel : "ils ne savent pas ce qu'ils font."
Dès son arrivée en 1988, il écrit qu'à vue humaine "il n'y a pas d'avenir" pour sa communauté. Il mesure courageusement le risque encouru par sa présence "jusqu'à l'extrême" et choisit délibérément de continuer avec ses frères la vie de travail, de prière et d'hospitalité.


Profondément attaché au peuple algérien, soucieux de son frère musulman et chantre du dialogue interreligieux, frère Christophe Lebreton ira, à l’instar de ses frères trappistes, jusqu’au bout, non pas du sacrifice mais du don de soi dans l’amour de l’Autre.

Le film "Des hommes et des dieux" réalisé par Xavier Beauvois met en scène les trois dernières années de la vie de ces sept moines trappistes du prieuré Notre-Dame de l'Atlas à Tibhirine, jusqu'à leur enlèvement, en 1996. Il a obtenu, le 25 février 2011, le César du meilleur film pour l'année 2010.


Le 27 mars 1996, apprenant l'enlèvement des sept moines trappistes, le cardinal-archevêque de Paris, Mgr Jean-Marie Lustiger avait allumé sept cierges à la cathédrale Notre-Dame de Paris. A l'annonce de leur mort, il les avait éteints, lors d'un office religieux où il avait annoncé que l'"on ne peut pas tuer au nom de Dieu" et qu'au "nom de Dieu il faut respecter la vie". Mais, lors du dimanche de la Pentecôte, il les a rallumés estimant que "l'amour pour lequel ils ont vécu est plus fort que la haine".

2011/02/24

Cardinal Yves Congar


Yves Congar (1904-1995) est l’un des grands théologiens du XXe siècle, pionnier en matière d’œcuménisme. Suspendu de l’enseignement de 1954 à 1960, ce dominicain est ensuite l’un des artisans du concile Vatican II.

Né le 13 avril 1904 à Sedan (Ardennes), Yves Congar entre au petit séminaire de Reims puis, en 1921, au séminaire des Carmes à l’Institut catholique de Paris. Après son service militaire (1925), il entre au noviciat dominicain de la Province de France. De 1926 à 1931, il poursuit ses études au Saulchoir (Belgique) et effectue son travail de thèse de lectorat en théologie sur "L’Unité de l’Église". Ordonné en juillet 1930, le dominicain commence à enseigner l’ecclésiologie au Saulchoir (en Belgique) en 1932 puis lance, en 1937, la collection Unam Sanctam aux éditions du Cerf.

Mobilisé en 1939, Yves Congar reste prisonnier des Allemands de 1940 à 1945. Lorsqu’il était prisonnier de guerre, il tenait des conférences dans son camp pour lutter contre l’idéologie nazie.

Il reprend après la Guerre l’enseignement d’ecclésiologie au Saulchoir d’Etiolles, près de Paris.

Après la publication de ses ouvrages Vraie et fausse réforme dans l’Église et Jalons pour une théologie du laïcat, le père Congar est écarté de l’enseignement. Il est envoyé plusieurs mois à Jérusalem. Puis, après un bref séjour à Cambridge, il est assigné au couvent de Strasbourg.

Finalement, en 1960, il est nommé consulteur de la commission théologique préparatoire du Concile annoncé par Jean XXIII, puis il participe aux travaux du Concile lui-même comme expert.

Le 27 novembre 1994, le pape Jean-Paul II le nomme cardinal.
Il meurt le 22 juin 1995, à l'Hôpital militaire des Invalides, à Paris. Le 26 juin 1995, ses obsèques sont célébrées à Notre-Dame de Paris.

Province dominicaine de France
222 rue du Fbg Saint-Honoré
75008 Paris

2011/02/09

Vers la béatification de Zita de Bourbon-Parme, dernière impératrice d'Autriche


Après l'empereur Charles, l'impératrice Zita sera-t-elle un jour béatifié ?

La princesse Zita de Bourbon-Parme est née le 9 mai 1892 en Italie. Le 21 octobre 1911, elle épouse l'archiduc Charles, petit-neveu de François-Joseph, qui devient l'empereur Charles Ier d'Autriche et roi de Hongrie en 1916, en plein conflit mondial.

Impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, Zita assiste son mari, au cours de leurs deux années de règne, dans ses efforts pour la paix et la justice sociale. Ce couple uni, soudé par une profonde foi chrétienne, aura huit enfants.

Exilée en Suisse à la fin de la Première Guerre mondiale, la famille impériale est reléguée à Madère où Charles meurt le 1er avril 1922. Veuve, sans ressources, se dévouant aux siens et à tous, l'impératrice Zita vit en Espagne, en Belgique, au Québec et aux Etats-Unis, puis revient en Europe après la Seconde Guerre mondiale.

Elle décède le 14 mars 1989, et est enterrée à Vienne le 1er avril suivant. Charles de Habsbourg-Lorraine fut béatifié par le pape Jean-Paul II en 2004. En 2008, le Vatican a autorisé l'ouverture du procès de béatification de Zita dans le diocèse du Mans, à l'abbaye bénédictine de Solesmes.


La paroisse Sainte-Elisabeth de Hongrie accueille la communauté hongroise du diocèse de Paris, ainsi que la communauté chinoise. C’est aussi l’église conventuelle de l’Ordre de Malte, dont était membre l’Impératrice Zita.

L’Association pour la Béatification de l’Impératrice Zita organise une rencontre à Paris, à Ste-Elisabeth de Hongrie, le samedi 5 Mars 2011, à partir de 16 h 00.

Paroisse Sainte-Elisabeth de Hongrie
195 rue du Temple, 3ème arr.

2011/02/07

PariSaints


Paris à travers ses saints

Saint Vincent de Paul, Saint Ignace de Loyola, Bienheureux Louis et Zélie Martin, Bienheureux Charles de Foucauld, Bienheureuses carmélites de Compiègne, Paulin Enfert, Abbé de l'Epée, Bienheureux Daniel Brottier, Raoul Follereau, Abbé Pierre, Sainte Louise de Marillac, Bienheureux Frédéric Ozanam, Bienheureuse Sœur Rosalie Rendu, Saint Pierre-Julien Eymard...

2011/02/02

Sainte Bernadette Soubirous


Fille aînée d’une famille de meunier que l’arrivée des moulins à vapeur jettera dans une extrême pauvreté, Bernadette Soubirous (1844-1879) est accueillie en janvier 1858 à l’Hospice de Lourdes, dirigé par les Sœurs de la Charité de Nevers, pour y apprendre à lire et à écrire afin de préparer sa première communion.

En février 1858, alors qu’elle ramassait du bois avec deux autres petites filles, la Vierge Marie lui apparaît au creux du rocher de Massabielle, près de Lourdes. Dix huit Apparitions auront ainsi lieu entre février et juillet 1858. Chargée de transmettre le message de la Vierge Marie, et non de le faire croire, Bernadette Soubirous résistera aux accusations multiples de ses contemporains.

En juillet 1866, voulant réaliser son désir de vie religieuse, elle entre chez les Sœurs de la Charité de Nevers à Saint-Gildard, Maison-Mère de la Congrégation. Elle y mène une vie humble et cachée. Bien que de plus en plus malade, elle remplit les tâches qui lui sont confiées. Elle meurt le 16 avril 1879. Elle est béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933. Son corps, retrouvé intact, repose depuis 1925 dans une châsse en verre dans la Chapelle. Chaque année, venant du monde entier, des milliers de pèlerins et de visiteurs se rendent à Nevers.


A Paris, la chapelle Sainte-Bernadette, dans le 16e sud, est rattachée à la paroisse de Notre-Dame-d'Auteuil. Le chœur est décoré d'une grande fresque de sainte Bernadette à la grotte de Massabielle.

Chapelle Sainte-Bernadette
Rue d'Auteuil, 16ème arr.

2011/02/01

Mgr Jacques Gaillot


Jacques Gaillot est né le 11 septembre 1935 à St Dizier, en Champagne, d'une famille de négociant en vin. Très jeune, il a le désir d'être prêtre. Après ses études secondaires, il entre au séminaire de Langres.

Homme de terrain, Jacques Gaillot est souvent intervenu dans les événements de l'actualité. Sa fidélité à l'Evangile s'exprime par quelques traits majeurs : le souci des pauvres et des marginaux, le refus de toute complaisance, l'attachement au droit, à la justice et à la paix. Dans toutes ces interventions, Jacques Gaillot a la conviction que les médias, quels qu'ils soient, constituent le lieu privilégié de la communication dans le monde moderne. Il a une parole libre qui ne craint pas de dire « je », d'être simple et clair.

Le 12 décembre 1989, il participe à la cérémonie du transfert des cendres de l'abbé Grégoire au Panthéon : il est le seul évêque français à faire ce geste. En 1991, il dit son opposition à la guerre du Golfe.

Devenu évêque du diocèse d'Évreux en 1982, il en est déchargé le 13 janvier 1995 en raison de l'expression de ses positions politiques, notamment contre l'arme nucléaire et pour la défense des minorités, considérée par ses pairs comme allant au-delà de la réserve demandée aux membres du clergé. Ses engagements controversés irritent les autres évêques français, ainsi qu'un certain nombre de prêtres et laïcs de son diocèse. Cependant, la décision de Rome provoque une vague d'incompréhension en France comme à l'étranger et laisse des blessures d'injustice auprès de chrétiens et de non-chrétiens.

Nommé évêque in partibus de Partenia, il reste engagé dans maintes luttes sociales, morales ou politiques, ceci au moyen de son site Internet. Disparu au Ve siècle, le diocèse de Partenia devient le symbole de tous ceux qui, dans la société comme dans l'Eglise, ont le sentiment de ne pas exister.


Quittant l'évêché d'Evreux, Jacques Gaillot loge une année dans le célèbre squat de la rue du Dragon à Paris, au milieu des familles de sans-papiers. Faisant partie d'associations qui défendent les droits des sans papiers et des mal logés, il devient l'évêque des pauvres, souvent appelé hors de France pour la défense des prisonniers politiques et celle des droits humains.

Yvan Colonna, 50 ans, qui sera rejugé pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, s'est marié le 3 mars 2011 avec une femme de 38 ans à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) aux côtés notamment de Mgr Jacques Gaillot.

Jacques Gaillot réside habituellement à la Maison mère des Spiritains à Paris, son « point d’ancrage », comme il aime l’appeler.

2011/01/27

Père Guy Gilbert


« Personne n’est perdu, personne n’est irrécupérable »

Guy Gilbert est né à Rochefort-sur-Mer, le 12 septembre 1935 dans une famille ouvrière de 15 enfants.

Sa vocation se déclare très tôt, à l’âge de treize ans, et c’est comme séminariste qu’il accomplit son service militaire en pleine guerre d’Algérie. Il est ordonné prêtre en 1965 et nommé vicaire à Blida en Algérie.

Pour être proche de la population, il apprend l’arabe, comme plus tard à Paris il parlera l’argot des loubards. L’enfant de douze ans qui s’était réfugié chez lui, incapable de parler pendant un an - ses parents le faisaient manger dans l’assiette du chien, après le chien - oriente une seconde fois sa vie : les gosses de la rue ont besoin de quelqu’un, c’est à eux qu’il ira.
De retour à Paris, il s’installe dans le 19ème arrondissement et aide les adolescents livrés à eux-mêmes, les jeunes drogués et les récidivistes.

Il témoigne de son expérience d’un autre monde dans les nombreux livres qu’il a écrits, ainsi qu'en conférence partout en France et même à l'étranger, dans les pays de l’Est et jusqu’en Amérique du Nord.

Guy Gilbert est connu pour son registre de langue emprunté à la rue et pour son aspect de loubard (il arbore volontiers un cuir bardé de badges). Il est régulièrement invité à l'émission radiophonique Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard, sur RTL.

En Belgique, le père Guy Gilbert est célèbre depuis 2003, pour avoir concélébré le mariage de son ami le prince Laurent de Belgique avec Claire Coombs. C'est également lui qui a baptisé leurs trois enfants : la princesse Louise, les princes Nicolas et Aymeric.

Le 20 décembre 2007, il accompagne le président Sarkozy au Vatican pour une visite officielle. Il célèbre le mariage de Jamel Debbouze et Mélissa Theuriau le 7 mai 2008.

GUY GILBERT
46 rue Riquet
75019 PARIS

Père Ceyrac


Si on lui demande ce qu'il fait, il répond toujours : "Rien, j'aide, c'est tout."

Missionnaire jésuite français, le père Ceyrac, né le 4 février 1914 œuvre depuis maintenant 70 ans en Inde en faveur des enfants et des exclus de la société indienne. Encouragé notamment par Gandhi, qui lui apprit que « L’être est plus important que l’avoir », il dénonce le système de castes et s’engage auprès des plus pauvres : les intouchables. Sur place, il commence par s’appuyer sur des réseaux d’étudiants indiens pour construire maisons ou villages pour les pauvres et les lépreux. Puis avec l’opération « 1000 puits », il améliore l’accès à l’eau potable pour 250 000 personnes. Plus récemment, il a créé plusieurs orphelinats recevant 50 000 enfants.

Aujourd’hui, des bénévoles, des étudiants du monde entier perpétuent son œuvre dans ce pays qui a encore tant besoin d’aide.

A l'instar de mère Térésa avec laquelle il a travaillé, Pierre Ceyrac donne sans limites. Aimer, dit-il, c'est se donner aux autres avec grand respect jusqu'à leur offrir sa vie. C'est aussi savoir être tendre. Plus celui que l'on aime est pauvre, plus il faut lui donner de la tendresse. Enfin pour aimer il faut toujours penser " nous " et jamais " eux " : il faut savoir faire confiance et " responsabiliser jusqu'au bout ".


Aujourd'hui âgé de 96 ans, le père Ceyrac vit à l'Université "Loyola College" de Chennai.

Association Père Ceyrac
66 rue de l'Assomption
75016 PARIS