2010/06/22

Saint Médard


Saint Médard a vécu au VIème siècle (v. 480-v. 560). Issu d'une famille aisée, il est né à Salency près de Noyon (Oise) d'un père franc et d'une mère gallo-romaine. Très tôt son entourage admire sa générosité et son respect de Dieu. Enfant, pendant qu'il gardait les chevaux de son père, la pluie se mit à tomber et un aigle vint le protéger de ses ailes. Cet épisode de sa vie est à l'origine du dicton : "Quand il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard...."

Confié par ses parents à l'évêque de Saint-Quentin, Médard est ordonné prêtre puis il devient évêque de Noyon et de Tournai. Il soutient Radegonde, l'épouse du roi Clotaire, contre la cruauté de son mari qui finalement l'autorise à se consacrer à Dieu.

Saint Médard, vénéré par ses contemporains, a été enterré à Soissons à la demande du roi Clotaire. Une abbaye, qui eut un grand rayonnement, fut édifiée, au Moyen-âge, l'institution de la rosière, jeune fille méritante que l'on couronne de roses et à qui l'on offre une dot.

On peut voir dans la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Médard à Paris, une toile de Louis Dupré représentant « Saint-Médard couronnant la première rosière ».

Paroisse Saint Médard
141, rue Mouffetard, 5ème arr.

2010/06/16

Léon Harmel


Un patron d'entreprise sur le chemin de la béatification.

Ayant hérité de son père la filature du Val-des-Bois près de Reims, Léon Harmel (1829-1915) entreprend de faire de son usine une sorte de communauté chrétienne où les ouvriers dirigent eux-mêmes un ensemble d'œuvres sociales : mutuelle scolaire, enseignement ménager, cité ouvrière... Il institue, en 1883, la participation des travailleurs à la direction et au maintien de la discipline dans l'entreprise. De plus, une caisse de famille, gérée par une commission ouvrière, est chargée d'attribuer des subventions en argent ou en nature.

Plus marquée par une sorte de « familialisme » que par le paternalisme (même si on l'a surnommé le Bon Père), l'action de Léon Harmel s'inspire du catholicisme social, notamment de l'Œuvre des Cercles de La Tour du Pin et d'Albert de Mun. Condamnant le libéralisme économique qui laisse l'ouvrier sans protection face au capital, Léon Harmel et les membres des Cercles veulent d'abord apporter la sécurité morale et matérielle aux travailleurs au sein de « corporations » chrétiennes, sociétés religieuses et économiques formées librement par les patrons et les ouvriers.

Très proche de Léon XIII, Léon Harmel emmène à Rome des « pèlerinages de la France ouvrière » rassemblant des milliers d’ouvriers.

Ses méthodes pour unir le patronat, les ouvriers et l’Eglise n’ont cependant pas complètement réussi : Léon Harmel a connu de nombreuses oppositions, mais malgré ses insuffisances, il reste un pionnier des Mouvements Chrétiens Sociaux.

Institut Politique Léon Harmel
176 rue du Temple, 3ème arr.

2010/06/08

Bienheureux Jerzy Popiełuszko


Le prêtre polonais Jerzy Popiełuszko (1947-1984), ami de Lech Walesa et proche de Jean-Paul II, assassiné à 37 ans, fut notamment l'aumônier des ouvriers du syndicat « Solidarnosc » à Varsovie. Reconnu martyr par le pape Benoît XVI en décembre dernier, il a été béatifié le 6 juin 2010 à Varsovie, lors d'une grand-messe devant près de 150.000 fidèles. L’émotion sur la place Pilsudski est montée d’un cran lorsque la mère du désormais bienheureux a animé une prière : une petite dame habillée de noir à la voix tremblante et cassée qui fêtait ses 100 ans il y a à peine une semaine...

Le procès en béatification du prêtre martyr polonais a débuté en 2001. Le pape a approuvé le 19 décembre dernier sa béatification, dernière étape avant la canonisation. Etant donné que le prêtre est un martyr, un miracle n'est pas requis pour qu'il soit béatifié et devienne bienheureux. En revanche, pour être canonisé et devenir saint, un miracle devra lui être attribué par la congrégation pour la cause des saints qui instruit ces dossiers au Vatican.

Le père Popiełuszko symbolise aux yeux des Polonais la lutte commune de l'opposition démocratique et de l'Eglise catholique contre un régime totalitaire. Il fut aumônier du syndicat de Lech Walesa et vicaire de la paroisse Saint-Stanislas de Varsovie. Ses "messes pour la patrie", célébrées après le coup de force du général Wojciech Jaruzelski contre Solidarité en décembre 1981, rassemblaient des milliers de fidèles, suscitant la fureur du pouvoir communiste. Considéré comme « dangereux », l'ecclésiastique fut enlevé par trois officiers de la police politique (SB) le 19 octobre 1984. Ses ravisseurs l'ont torturé à mort avant de le jeter dans les eaux de la Vistule, à 120 km au nord de Varsovie. A l'issue d'un procès retentissant, trois policiers auteurs du crime ont été condamnés en 1985 à de lourdes peines de prison. Mais leurs commanditaires n'ont jamais été identifiés.

A Issy-les-Moulineaux, dans le parc de l'Abbé Derry, se trouve une statue du Père Popiełuszko.

2010/06/01

Pedro Meca

Depuis 40 ans, Pedro Meca, prêtre dominicain d’origine basque, arpente les rues, la nuit, à la rencontre des personnes qui y vivent.

« Que de soirs pour un seul matin », dit le poète Henri Michaux. Cette phrase, Pedro Meca l'a gravée dans sa mémoire. Né en 1935 au Pays Basque Espagnol, il arrive en France à l'âge de 17 ans. Il a un parcours iconoclaste : contrebandier, prêtre dominicain, militant politique, en lutte contre le régime franquiste, éducateur et écrivain. Mais Pedro est avant tout un homme révolté, en guerre contre toutes les exclusions. Ces ghettos où nous vivons tous, ce sida social qu'est l'isolement et le non lieu. « Il n'y a pas un côté ici et un autre là-bas, il n'y a pas le dedans et le dehors, la société et l'exclusion, les inclus et les exclus : nous sommes tous dans le même bateau …avec des classes et des conditions différentes. »

Depuis plus de 20 ans, il est aux côtés des marginaux. Avec l'association des compagnons de la nuit, composée de travailleurs sociaux et de bénévoles, il a créé en 1992 un lieu étrange : « la moquette ». Ce n'est pas un hébergement, on ne reçoit pas d'argent ni de repas. La moquette a pour vocation de créer un lieu, de casser l'isolement. Elle accueille sans distinction les SDF (sans domicile fixe) et les ADF (avec domicile fixe). Des activités sont proposées : ateliers d'écriture, conférences débats, rencontres avec des artistes, fêtes et anniversaires. Mais le plus de ce lieu, c'est la non catégorisation. Monique Culon (éducatrice) dit : « Ici, on cherche à faire cohabiter tout le monde. Quelle que soit la personne qui rentre, elle a sa place. La moquette n'appartient ni aux SDF, ni aux ADF. C'est un lieu pour tous. » Espace de rencontre et d'échange, la moquette est une transition, une trêve pour ces « nuitards » qui revendiquent le droit de ne pas dormir et d'avoir un espace pour être autrement.

Les compagnons de la nuit, la moquette
15 rue Gay Lussac, 5ème arr.


2010/03/09

Le Père Jacques


« Au revoir, les enfants. Et à bientôt. »

Né en 1900 à Barentin, près de Rouen, Lucien Bunel doit à sa détermination sans bornes d’entrer au Séminaire en 1912, alors que sa famille est pauvre. Il veut être un « grand monsieur le curé ». Petit séminaire, grand séminaire, Lucien, de nature bouillonnante, comprend que c’est en lui que la conversion doit s’opérer. Durant ces années de formation, il découvre la déchristianisation des campagnes et, surtout, les enfants laissés à eux-mêmes. Véritable appel pour lui à être sans restriction apôtre et éducateur, vocation à laquelle il se donne dès lors sans compter. Nommé professeur dans un collège du Havre, ordonné prêtre en 1925, c’est en s’oubliant lui-même et en n’existant que pour l’autre qu’il livre toute ses énergie, dévoré par mille activités.

En 1931, sa décision est prise : il entre chez les Carmes de Lille, attiré par la vie d’oraison. En 1934, il est nommé directeur du Petit Collège d’Avon que les Carmes viennent d’ouvrir. Il y déploiera pleinement son charisme d’éducateur qu’il comprend comme un véritable appel de Dieu pour son temps, alors que les thèses fascistes et nazis font leur chemin dans les esprits.

En 1939, la guerre éclate et le P. Jacques est mobilisé. Un an plus tard, c’est la défaite française et bientôt, l’occupation. Le P. Jacques est bouleversé par l’oppression et la persécution que subissent les Juifs. Que faire ? C’est ainsi qu’il entre, presque naturellement, dans la résistance, le Petit Collège servant à cacher des réfractaires au S.T.O., des résistants et surtout des enfants juifs, inscrits sous un faux nom.


Mais, en 1944, il est arrêté par la Gestapo, avec 3 enfants juifs cachés au collège. Il aura cette phrase, immortalisée par le film de Louis Malle : « Au revoir, les enfants, continuez sans moi ». Transféré alors de camp en camp, jusqu’à Mauthausen, le P. Jacques est auprès des déportés un témoin d’humanité, de charité et d’espérance.

Le 5 mai 1945, le camp de Mauthausen, où le P. Jacques vient d’arriver, est libéré. Exténué, il trouve encore la force de représenter les Français aux réunions du Comité International des Déportés. Mais l’épuisement le rattrape, et il s’éteint le 2 juin 1945 à l’Hôpital de Linz.


Le 9 juin 1985, la médaille des Justes lui est décernée par l’Etat d’Israël. Le 29 avril 1997 s’est ouvert le procès informatif diocésain pour la canonisation du père Jacques de Jésus.

Couvent des Carmes
4 cité du Sacré-Cœur, 18ème arr.

2010/02/26

Les Justes de France


Ce ne sont pas des « grands hommes » recensés dans les livres d’histoire. Inconnus du public, d’origine parfois modeste, ces héros ordinaires sont pourtant « entrés » au Panthéon, ce monument de Paris où reposent les grandes figures de la France, à l’occasion d’une cérémonie présidée le 18 janvier 2007, par le président de la République, Jacques Chirac. Une plaque honore désormais, aux côtés de Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo ou Jean Jaurès, la mémoire des « Justes » de France, ces hommes et ces femmes qui, pendant les années noires de l’occupation nazie en France (1940-1945), ont permis à des Juifs d’échapper à la déportation et à la mort.


2 740 citoyens français ont été reconnus officiellement comme « justes parmi les nations » par le Mémorial de Yad Vashem en Israël, le nombre le plus élevé en Europe après la Pologne et les Pays-Bas, sans compter ceux qui n’ont jamais souhaité que leur rôle soit mis en avant. L’idée de les accueillir collectivement au Panthéon, dans ce lieu où repose aussi Jean Moulin, chef des réseaux de résistance français sous l’Occupation, est l’idée de l’ancienne ministre Simone Weil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, elle-même rescapée d’un camp de la mort, présente pour honorer ceux grâce auxquels « nous pouvons regarder la France au fond des yeux et notre histoire en face », selon le président Jacques Chirac.

Un hommage qui s’inscrit dans la droite ligne de son discours du 16 juillet 1995, où, à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vélodrome d’hiver (plus de 12 000 Juifs arrêtés en deux jours lors d’une même opération), il avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la déportation de 75 000 Juifs français.

La plaque d’hommage aux Justes de France se trouve dans la crypte du panthéon.


2010/02/18

Cardinal Léon Amette


Léon Amette (1850-1920) est né le 6 septembre 1850 à Douville (Eure).

Élevé à l’épiscopat puis installé sur le siège parisien en une époque fort anticléricale, il sut à Bayeux et à Paris unir fermeté et esprit de conciliation. Homme d’une grande amabilité, souriant, excellent orateur, d’une grande piété, il gagna l’estime et la confiance des plus pauvres et des travailleurs dont il comprenait les revendications.

Il montra beaucoup de preuves de sa charité, par exemple au moment des grandes inondations de 1910. Il fut l’un des premiers promoteurs de "l’Union sacrée" pendant la guerre de 1914 et se dépensa sans compter pour le Secours National. Il rendit de grands services à la France sur le plan diplomatique en servant d’intermédiaire entre le gouvernement français et le Vatican alors que les relations entre les deux états étaient officiellement rompues.

Il donna une large impulsion à la vie religieuse dans son diocèse en faisant construire des églises et chapelles, en développant les œuvres, en créant des comités paroissiaux.

Léon-Adolphe Amette mourut le 29 août 1920 à Antony (chez les sœurs de St Joseph de Cluny), inhumé à Notre-Dame de Paris.
A sa mort, Raymond Poincaré écrivit : "C’est un deuil pour la France."

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité


2010/02/17

Abbé Soulange-Bodin


Jean-Baptiste, Roger Soulange-Bodin (1861-1925) est né à Naples où son père était consul général de France. Il grandit entre l’Italie et le Pays basque, d’où est originaire sa famille. Il suit des études classiques au collège Stanislas puis entre au séminaire Saint-Sulpice à Paris. Ordonné prêtre à 23 ans, il est nommé vicaire en 1884, puis curé le 17 juin 1896 de l'église de Notre-Dame de Plaisance, dans le quartier de Plaisance, à Paris. Il lance alors une souscription dans toute la France pour bâtir une nouvelle église dédiée à Notre Dame du Travail où chaque corporation a une place réservée.

"Pour qui une église ? Pour unir sur le terrain de la Religion les travailleurs de toutes les classes. Pourquoi à Paris ? Parce que Paris est considéré à juste titre comme le centre du travail et de l'industrie. Pourquoi dans le quartier de Plaisance ? Parce que c'est un faubourg composé uniquement de travailleurs, qui n'a pas encore d'église pour ses 35000 habitants, mais qui est admirablement préparé à en recevoir par un ensemble remarquable d'œuvres religieuses et sociales".

"Pour quand ? Pour 1900. Il faut qu'en venant à l'Exposition Universelle les travailleurs des deux Mondes puissent venir prier dans le sanctuaire de la Vierge du Travail. Il faut qu'en 1900, tandis que s'ouvrira le Palais des produits du travail, s'ouvre pour les producteurs du travail un grand Sanctuaire d'union et de concorde".


Cette église devient ensuite un centre de formation pour les prêtres de banlieue. Très attaché aux idées syndicalistes, l'Abbé Soulange-Bodin fonde ensuite L'écho de Plaisance, le premier journal paroissial du diocèse de Paris.

En 1909, il est nommé curé de Saint-Honoré-d'Eylau où il reste 14 ans. En 1924, il démissionne et meurt en mai 1925.

Une rue de Paris, dans le 14ème arrondissement est nommé en mémoire de cet apôtre des milieux populaires.

Eglise Notre-Dame-du-travail
35 rue Guilleminot, 14ème arr.
M° Pernety

2010/02/02

Françoise Siefridt


Cette catholique qui défia les nazis
Françoise Siefridt, âgée aujourd’hui de 88 ans, fut emprisonnée en 1942 pour avoir porté l’étoile jaune par solidarité avec les Juifs.


Françoise Siefridt est aujourd'hui une vieille dame de 88 ans qui coule des jours paisibles dans une maison de retraite près du Havre. Une vieille dame sans histoire pourrions-nous écrire. A un détail près. Cette femme fut l'une des rares en France, dans une période particulière noire de notre histoire, à défier à sa manière l'occupant nazi. Chrétienne « militante », elle se promena dans les rues de Paris, le 7 juin 1942, avec une étoile jaune surlignée de l'inscription « papou » ! Elle avait dix-neuf ans ! Plus tard, elle expliquera : « Si j'avais écrit Juive, on m'aurait prise pour une Juive et mon geste n'aurait eu aucun sens particulier. Pour protester contre cette mesure, pour la ridiculiser, il fallait mettre sur l'étoile, une inscription de fantaisie ». Certains écrivirent « Zazou » ou « Swing » et la police leur ajouta un bandeau « Ami(e) des Juifs » pour les distinguer pendant leur internement.

Car Françoise Siefridt, arrêtée, fut détenue, au dépôt d’un commissariat, puis à la caserne des Tourelles et au camp de Drancy, jusqu’au 31 août 1942, ce qui lui permit, malgré elle, de découvrir la réalité des rafles et de côtoyer hommes, femmes et enfants juifs sur le point d’être déportés, ainsi que des politiques.

Avec le recul, l'acte de bravoure de cette femme ne prend que plus de force. Et il nous prouve, que dans les pires moments, un geste de grande humanité est toujours possible. Et que l'indignation peut être la bienvenue.

Bienheureuse Alix Le Clerc


Le 2 février 1576, les cloches de Remiremont sonnent pour le baptême d’Alix, le jour de sa naissance, fille des Le Clerc. Alix Le Clerc (1576-1622) est une enfant très gaie et pleine de vie. Jeune fille, elle aime danser et sortir le soir, elle mène une vie très mondaine. Un jour, elle tombe malade. Son livre de chevet est un livre de piété. Cela change sa vie. Suite à cette maladie, elle décide d’aller voir le père Fourier, curé de Mattaincourt et lui confie son désir de changer de vie mais comme aucun ordre religieux ne l’attire, celui-ci reste sceptique.

Après une apparition en songe de la Sainte Vierge, elle comprend qu’elle doit s’occuper des petites filles lorraines. Avec quatre amies, elle promit une vie de générosité le jour de Noël 1597 publiquement en l’église de Mattaincourt. Aidées par Pierre Fourier, elles ouvrent en juillet 1598, à Poussay, la première école gratuite pour filles de Lorraine. Malgré de nombreuses difficultés, un texte d’institution de la Congrégation des Chanoinesses de Saint-Augustin prend forme et d’autres écoles se créent, St Mihiel (1602), Nancy (1603), Pont-à-Mousson (1604), Verdun (1605) et Saint Nicolas de Port, …qui prennent toutes le nom de Notre Dame.

Alix se dévoue infatigablement auprès de ses élèves et de la Congrégation. Le Monastère de Nancy est reconnu canoniquement en 1617.Là, Alix prendra le nom de Térèse de Jésus. En 1618, elle est élue supérieure de la communauté de ce premier monastère, où elle mourra 4 ans plus tard, le 9 janvier 1622. Elle nous laisse cette phrase, centre de sa vie : « Que Dieu soit votre amour entier ! ».

Alix Le Clerc est béatifiée le 4 mai 1947 à Rome par Pie XII. Aujourd’hui, il y a des Filles d’Alix Le Clerc dans 43 pays.

Au XIXème siècle, trois des pensionnats de la Congrégation des "Chanoinesses de Notre-Dame" étaient réputés comme les plus "chics" de Paris : "Les Oiseaux", "Le Roule" et aussi "L'Abbaye-aux-Bois" : c'est là que s'était retirée Madame Récamier, et Chateaubriand venait y lire à ses fidèles admiratrices le manuscrit des "Mémoires d'Outre-tombe".

Bienheureux Frédéric Jansoone


D'origine française, Frédéric Jansoone (1838-1916) est ordonné prêtre en 1870 et est muté en Palestine avant d'être transféré à Jérusalem en 1878. Nommé vicaire «custodial», il fait construire une église à Bethléem et rédige les fameux règlements de Bethléem et Saint-Sépulcre dont il termine la rédaction en 1888. Il est de plus animateur de pèlerinage durant les dix années qu'il passe à Jérusalem.

En 1881, il effectue sa première visite du Canada. Elle ne passe pas inaperçue. Les Canadiens français se souviendront de lui et souhaiteront son retour. C'est en 1888, après être retourné six ans à Jérusalem, qu'il revient s'installer pour de bon au Canada. Les quinze années suivantes sont consacrées aux pèlerinages qu'il anime à Notre-Dame-du-Cap. Durant la dernière période de sa vie, il se consacre à la quête avec beaucoup d'énergie. Véritable «commis voyageur de Dieu», il arpente plusieurs régions du Québec à la recherche d'argent, et ce, malgré les conditions difficiles qu'il doit affronter. Entre-temps, il fonde deux revues, auxquelles il participe régulièrement. Il meurt le 4 août 1916, laissant derrière lui une population touchée par sa bonté. Le pape Jean-Paul II le proclame bienheureux le 25 septembre 1998.


Frédéric Jansoone vint à Paris pour s’occuper de la Custodie de Terre-Sainte, qui se trouvait alors près de la gare Montparnasse, rue des Fourneaux, aujourd’hui rue Falguière. Il y séjourna du 25 septembre 1875 au 26 avril 1876, travaillant pour la Custodie, mais surtout travaillant à la Bibliothèque nationale pour écrire l’histoire des missions franciscaines avec Marcellin Civezza.

Commissariat de Terre Sainte
27, rue sarrette, 14ème arr.

2010/01/19

Père Corentin Cloarec

Pendant les années d'occupation, le Père Corentin Cloarec (1894-1944) est l'aumônier des "Résistants de la Place Denfert-Rochereau".

Nous sommes fin juin 1944. La Gestapo a connaissance des noms du groupe par la dénonciation d'un de ses membres, torturé.

Le 28 juin matin, deux jeunes Français de l'Abwehr se présentent au couvent mais le Père Corentin, âgé de 50 ans est absent ; ils reviennent et le portier, sans méfiance, appelle le Père et l'introduit avec les visiteurs dans un parloir. Immédiatement, ils déchargent leurs armes, blessent très grièvement au ventre le Père : il a la force de se traîner au dehors du parloir et de rentrer dans le couvent.

La police, alertée, arrive vite, mais des membres de l'Abwehr, devant l'entrée du couvent, leur font comprendre qu'ils n'ont rien à faire ici. Il est 12 h 15, deux Pères arrivent... ils découvrent le Père Corentin : un Allemand et un Français, l'arme au poing, leur donnent l'ordre de ne pas bouger mais, avec autorité, ils transportent le Père rue Sarrette, chez un médecin qui va pouvoir le soigner ; il peut encore parler : "Je leur pardonne et je meurs pour la France" ; ce sont ses dernières paroles.

Jusqu'au lundi, le corps du Père est exposé dans l'entrée, et c'est une visite ininterrompue de tout le voisinage. Pour les funérailles, le lundi 3 juillet, les Allemands ne se montrent pas et c'est quelque six mille personnes qui y assistent.

Après la Libération, la rue de la Voie-Verte deviendra la rue du Père Corentin.

Franciscains de Paris
7 rue Marie-Rose, 14ème arr.

Bienheureux Nicolas Barré


Nicolas Barré (1621-1686) est né à Amiens d'une famille assez aisée, mais son enfance est marquée par les troubles de son époque. Il fait chez les Jésuites des études brillantes et a vécu le renouveau spirituel de l’Ecole française de spiritualité. Religieux de l’ordre des Minimes fondé par saint François de Paule, il réside à Paris de 1645 à 1655, au couvent de la rue des Minimes où il enseigne la théologie.

Il connaît alors l’épreuve de la Nuit des mystiques.

En 1659, il est à Rouen où il s’engage auprès de la jeunesse défavorisée, avec quelques jeunes gens et quelques jeunes filles et fonde des communautés de religieuses, actuellement les sœurs de l’Enfant Jésus et les sœurs de la Providence. Il les veut totalement disponibles pour répondre à tout appel.

Revenu à Paris en 1675, il y poursuit le développement des petites écoles populaires et conseille saint Jean-Baptiste de la Salle « Qu’il renonce à ses biens et vive pauvre avec les maîtres d’école, pour réussir ». Il meurt à Paris le 31 mai 1686.

Nicolas Barré a été béatifié le 7 mars 1999 par Jean-Paul II.

Maison Nicolas Barré
83 Rue de Sèvres, 6ème arr.
M° Vanneau

2010/01/18

Cardinal Jean Verdier


Jean Verdier est né le 19 février 1864, à Lacroix-Barrez (Aveyron). Entré en 1889 dans la Compagnie des Prêtres de St Sulpice, professeur de philosophie et de théologie, directeur puis supérieur de séminaires (Périgueux, Lyon, séminaire des Carmes à Paris), organisateur et administrateur remarqué, M. Verdier est appelé directement à l’archevêché de Paris.

Il lance une action pastorale de grande envergure à travers l’Action Catholique et l’Œuvre des Chantiers du Cardinal (une centaine d’églises construites dans le diocèse de Paris d’alors entre 1931 et 1940).

Après la Nuit de cristal en novembre 1938, le cardinal adresse une lettre publique au cardinal Van Roey, archevêque de Malines, dans laquelle il critique certes l'assassinat, mais déplore « l'aboutissement fatal de la théorie raciale » en Allemagne : « Tout près de nous, au nom des droits de la race, des milliers et des milliers d'hommes sont traqués comme des bêtes fauves, dépouillés de leurs biens, véritables parias qui cherchent en vain au sein de la civilisation un asile et un morceau de pain. »

De nombreux voyages à l’étranger, souvent en tant que légat du pape lui permirent de transmettre les appels de celui-ci à la paix et à l’évangélisation (USA, Canada, Irlande, Argentine, Alger, Budapest, Dakar...). Le cardinal Verdier sut aussi défendre la doctrine chrétienne sans négliger les aspirations de son temps : question sociale, évolution des mœurs (mariage, natalité), débats sur les relations internationales, les notions de paix et de guerre, de patrie et de nation.

Archevêque de Paris, il conserva toujours les habitudes sulpiciennes : vie intérieure, simplicité, humilité, piété et douceur.
Le cardinal Verdier est mort le 9 avril 1940 à Paris et est inhumé à Notre Dame de Paris.

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité