2009/12/03

Abbé Franz Stock

Lorsque Franz Stock (1904-1948) entre au séminaire de Paderborn, en Allemagne, il n’a que 21ans. Hélas, quelques années plus tard, Hitler arrive au pouvoir, et la guerre de 1940 se profile à l’horizon.
L’abbé Stock, devenu curé de la paroisse allemande de Paris, est mis à la disposition des prisonniers français, résistants ou otages, arrêtés par la Gestapo.
Son existence ne sera plus que dévouement, compassion, charité extrême. Dans les prisons parisiennes, Franz Stock écoute, réconforte, redonne espoir, apaise, et bien souvent accompagne les condamnés à mort jusqu’au Mont Valérien, lieu d’exécution de nombreux résistants.
De très nombreux témoignages (dont celui d’Edmond Michelet) établissent qu’il apporte le réconfort à ceux qui veulent le recevoir et qu’à ses risques et périls il sert de messager entre les familles et les résistants emprisonnés.


En 1945, il est chargé de l’instruction des séminaristes allemands prisonniers de guerre. Le "Séminaire des barbelés" est définitivement installé dans le camp 501 de Coudray, près de Chartres. L’abbé Stock meurt subitement le 24 février 1948 à l'hôpital Cochin à Paris, il n'a pas encore 44 ans.


Le 23 février 2008, au Mont Valérien, le Président Nicolas Sarkozy rend hommage à la Résistance et à l’abbé Franz Stock : « Lorsqu'en ces lieux, la froide mécanique des exécutions se mettait en marche, lorsqu'il semblait ne plus rester de place pour la moindre manifestation d'espoir ou d'humanité, brûlait toutefois une petite flamme de réconfort et d'espérance. C'était celle qu'entretenait l’abbé Stock.
Toutes les familles dont l'un des membres a été aux mains de la Gestapo, ont témoigné que Franz Stock assista aussi bien ceux qui croyaient au ciel que ceux qui n'y croyaient pas. C'est à lui que Gabriel Péri confia son alliance. C'est à lui que d'Estienne d'Orves remit cette photo des siens qui l'avait tant aidé en prison. C'est par lui qu'Edmond Michelet eut des nouvelles de sa femme. C'est de lui que Joseph Epstein reçut une Bible pour y écrire ses derniers mots et reconnaître son fils.
Bien sûr, Stock était un Allemand aux côtés d'autres Allemands. Il aidait les condamnés à mourir, il n'empêchait pas leur mort. Mais dans cette clairière où se perpétrèrent tant de cruautés, la présence apaisante de Stock, le regard fraternel et profondément humain qu'il posait sur chaque condamné, les liens d'amitié et de confiance qu'il noua avec beaucoup d'entre eux, étaient l'image d'une réconciliation avant la réconciliation. »

Originaire de Rhénanie-du-nord-Westphalie, l’Abbé Stock est considéré comme un pionnier de l’amitié franco-allemande.

En 1934, l’abbé Stock est nommé recteur à la Mission catholique allemande de Paris. Il habite au 21-23 de la rue Lhomond, près du quartier Latin. Une plaque rappelle son passage à Paris.

Aucun commentaire: